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Le classique fait son cinéma !
C’est à une rencontre entre musique classique et 7ème art que je vous convie ce soir. Savez-vous par exemple quel a été le premier compositeur de musique de film ? Hé bien c’est Camille Saint-Saëns qui en 1908 signa une partition originale pour L’Assassinat du Duc de Guise, film muet d’André Calmettes. Son célèbre « Aquarium » du Carnaval des animaux est du reste le générique du Festival de Cannes. C’est là un signe indéniable…qui m’offre une transition rêvée puisque c’est justement son majestueux « Cygne » pour violoncelle et piano (extrait du même Carnaval des animaux) que vous allez écouter de lui ce soir. Juste avant, nous débuterons notre programme avec le compositeur de musique classique qui a sans doute été le plus adapté à l’image, Jean-Sébastien Bach, dans un extrait de sa cantate BWV 51 puis il vous sera proposé un choix de partitions cinématographiques écrites en majeure partie par des compositeurs européens mais qui – pour la circonstance – partageront l’affiche avec quelques collègues britanniques et américains histoire de montrer, s’il en était besoin, l’esprit d’ouverture qui règne à la Fondation en dépit de certains évènements politiques récents. J’espère que vous aurez ainsi plaisir à réentendre ou découvrir ces différents morceaux, tantôt mélancoliques ou souriants.
Vers la fin des années 70, à l’instigation du producteur Daniel Toscan du Plantier, apparaît un nouveau genre musico-cinématographique, le film d’opéra, qui va séduire de nombreux cinéastes et devenir très populaire trouvant aujourd’hui un prolongement avec les retransmissions en direct du MET ou de l’Opéra de Paris. Ainsi, Joseph Losey réalise Don Giovanni, Francesco Rosi Carmen, Franco Zeffirelli Traviata, Frédéric Mitterrand Madame Butterfly, Luigi Comencini La Bohème…c’est précisément cet ouvrage que nous avons choisi pour vous et dont vous entendrez la mort de Mimi au 4ème acte mais également l’air de La Wally d’Alfredo Catalani immortalisé en 1983 par Jean-Jacques Beneix dans son film Diva. Nous changerons ensuite complètement de registre avec un film de Bertrand Tavernier consacré à l’univers du jazz. Il s’intitule Round midnight, s’inspire du célèbre thème éponyme de Thelonius Monk et a valu au pianiste et compositeur Herbie Hancock l’Oscar 1987 de la meilleure musique de film. Puis vous pourrez entendre la très belle partition composée par John Williams pour La liste de Schindler de Steven Spielberg suivie d’une pièce envoûtante du compositeur hongrois György Ligeti illustrant une scène clef d’Eyes wild shut, dernier film de Stanley Kubrick qui était un fou de musique classique ainsi qu’en témoignent, entre autres, ses choix de Rossini et Beethoven dans Orange Mécanique ou encore de Richard Strauss dans 2001 l’Odyssée de l’Espace. Enfin c’est le générique d’un film dont j’ai moi-même composé la bande originale en 1997 qui nous réunira tous pour clore le concert et j’en profite pour saluer sa réalisatrice, Bunny Godillot. Son film – sorte de quête initiatique intitulé Riches, Belles etc… – raconte l’histoire d’une petite fille livrée à elle-même dans un palace (sa business woman de mère n’étant jamais là) et qui va interviewer avec sa caméra les différentes femmes qui l’habitent interprétées notamment par Claudia Cardinale, Anouk Aimée, Marisa Berenson et Gisèle Casadesus – doyenne du théâtre français – que j’ai le bonheur d’avoir pour maman et qui fêtera dans quelques jours ses 103 ans.
Dominique PROBST
La Fondation Hippocrène dédie a posteriori ce concert à Gisèle Casadesus, décédée en septembre 2017, que Dominique Probst a « eu le bonheur d’avoir pour maman jusqu’à ses 103 ans ».
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